Jacky Bonnevay : J'ai un lien particulier avec ce club et cette ville

 Football  Association Sportive Beauvais Oise   | Publié le par Bellovaque
Crédit photo : Tribune Beauvaisienn

Deuxième partie de l'entretien exclusif que nous a accordé Jacky Bonnevay, entraîneur emblématique de l'AS Beauvais Oise. Dans ce second volet, il est question de son regard sur l'évolution du club, de son retour manqué il y a quelques saisons et de l'avenir. 

Vous conservez un œil sur ce que fait l’ASBO ? Quel regard portez-vous sur sa situation, son évolution ?
J’ai un lien particulier avec ce club mais aussi avec cette ville de Beauvais. Je m'y suis énormément plu, pas que pour le foot. On s‘y sentait bien avec ma famille, j’ai trois enfants. On avait notre vie bien organisée tous les cinq, on se plaisait bien à Beauvais, on avait progressivement pris nos repères. Bien entendu, lorsque ça fonctionne bien c’est toujours plus facile. J’avais mes habitudes au Zinc Bleu, mes amis. Ma femme se plaisait beaucoup, elle s’investissait dans le social, elle était très active avec Emmaüs. C’était trois années superbes. Lorsque nous sommes partis, ça a été un choc pour mes filles. Elles se plaisaient beaucoup à Beauvais.
J’avais la chance d’avoir José Pinot comme assistant, on formait un super binôme. C’était un ancien de la maison, il connaissait tout le monde. Il avait effectué pratiquement toute sa carrière ici. J’avais aussi fait venir pas mal de personnes, comme Jean-Robert Faucher, Eric Hély, il y avait des éducateurs de qualités. Le club fonctionnait vraiment bien, l’école de football aussi. Il y avait une bonne harmonie, c’était fluide, on travaillait bien. On faisait parfois des matchs entre éducateurs le jeudi soir. J’avais négocié avec le parc Disneyland Paris, une fois par an, on emmenait tout le monde. On se donnait  rendez-vous à l’hostellerie Saint-Vincent, joueurs, femmes et enfants. Nous étions invités et en contrepartie, nous disputions une rencontre amicale contre l’équipe du parc, ça nous servait de décrassage.

C’était des dirigeants extraordinaires, le président Herbaut fantastique. Il avait l’image de quelqu’un de froid, mais il était exceptionnel, il m’a beaucoup apporté. J’ai eu des rapports incroyables. Au travers de mes périples dans ma carrière, je suis souvent repassé à Beauvais, nous nous sommes revus, c’était super. J’ai eu un coup au cœur lorsque j’ai appris son décès au même titre que celui de Bernard Quesnel. Ils ont été pour moi important dans des moments difficiles. La première saison en Ligue 2, on avait trois victoires après dix-neuf journées. Il m’a maintenu toute sa confiance.  J’avais adoré cette relation. Je ne voudrais pas non plus oublier trois personnes qui étaient dans l’ombre mais ô combien importantes : Michel Hertout, Jean Dhoury et Michel Mayeux.


Je suis bien évidemment le club et je suis un peu déçu, car j’espère toujours que l’ASBO va refaire surface en National 1 ou Ligue 2. Ça peut le faire à l’avenir, j’aimerai beaucoup. J’ai un petit coup au cœur dès que je vois des équipes jouer à Beauvais, en Coupe de France ou plus récemment lorsque Chambly a évolué dans le stade. J’ai un pied à terre à Saint-Gratien, comme je suis à une petite heure de Beauvais, je suis déjà revenu à plusieurs reprises. J’ai même assisté à un entraînement lorsque Thierry Bocquet était en poste. J’étais venu en mode pèlerinage faire un tour dans la ville de Beauvais avec ma femme, manger bien entendu chez mon ami Gérald au Zinc Bleu qui est une institution. Dès que je le peux, je fais toujours un petit détour voir Beauvais.

Votre nom est souvent revenu pour un retour au club. Est-ce que vous avez eu des contacts avec le club ?
J’avais été reçu par Michel Liot, l’entraîneur en place à ce moment-là était Bruno Roux. Alexandre Clément était également présent. Je m’étais dit pourquoi pas ?

Qu’est-ce qui fait que vous n’avez pas donné suite ?
Parce que je crois surtout qu’Alexandre Clément voulait le poste (Ndlr : Il a finalement assuré l’intérim puis a définitivement pris l’équipe en janvier 2009). J’avais été surpris parce qu’il m’avait reçu, Alexandre Clément était mon capitaine à l’époque. Je lui avais donné un bon coup de main pour qu’il puisse signer après Beauvais, un contrat à Caen. L’entretien s’était déroulé normalement. Je voulais voir ce que l’on pouvait faire avec un club qui est pour moi important, voir le projet.  J’ai compris qu’Alexandre Clément voulait succéder à Bruno Roux. Comme je m’entendais bien avec Bruno Roux, parce que j’ai toujours eu de bons rapports. Je voulais faire ça dans la clarté, la loyauté vis-à-vis d’un entraîneur en place. Après le rendez-vous, le club n’a pas souhaité donner suite pour la simple et bonne raison qu’Alexandre Clément souhaitait prendre le poste.

Vous restez une figure du club, une personnalité qui a marqué le public beauvaisien. Est-ce que l’on peut imaginer un jour un retour dans l’Oise ?
Pour voir un match avec grand plaisir. Sous une autre forme, ce n’est pas à l’ordre du jour. Je suis très bien à Saint-Etienne, je me plais beaucoup dans ce que l’on fait, même si c’est une mission difficile. On est en train de développer beaucoup de jeunes. C’est une mission passionnante. Il ne faut pas oublier que le temps passe et que j’ai désormais 60 ans. Je ne pense donc pas faire un jour mon retour au club. Je resterai par contre un supporter inconditionnel d’un club qui m’a beaucoup apporté et offert ma première chance d’entraîneur principal.

Un grand merci à Jacky Bonnevay pour sa gentillesse et sa disponibilité.