Lenormant : "L'objectif est de s'installer durablement à ce niveau-là"

 Rugby  Beauvais Rugby Club   | Publié le par Bellovaque
Crédit photo : Tribune Beauvaisienn

Après le premier match du Beauvais Rugby Club en Fédérale 1, Olivier Lenormant nous a reçu dans ses locaux pour évoquer le présent, mais aussi l'avenir. L'accession en Fédérale 1 marque un tournant dans l'histoire du club qui est d'ailleurs le premier club Picard à atteindre ce niveau. 

L'objectif de cette saison est de se maintenir en Fédérale 1 ? 
Oui, se maintenir et comprendre, apprendre la Fédérale 1. L'objectif du club à moyen terme est de s'installer durablement à ce niveau-là. 


Quelles sont les équipes qui seront dans "votre championnat", dans cette course au maintien ?
Les équipes qui seront en haut, pas dans notre championnat donc, ce sera Rennes et Niort. A première vue, ils devraient truster les premières places.
Après, Langon, Floirac, Marcq-en-Baroeul, Trelissac également qui risque d'être, à mon sens, l'équipe la plus en danger. Marmande aussi devrait être dans cette course au maintien. Les équipes que je ne sais pas situer sont Périgueux et Limoges, on n'a pas encore assez de retours et Bassin d'Arcachon également. Ils avaient annoncé pas mal de recrues mais qui finalement ne viendraient pas.

Vous dites vouloir vous installer durablement en Fédérale 1. Vous n'ambitionnez pas d'atteindre la Nationale ?
Je ne m'interdis rien. On va découvrir la Fédérale 1, on a la chance d'avoir un stade permettant d'y aller sans problème. Maintenant, la route est longue pour atteindre le niveau de la Nationale. On va découvrir, voir si dans l'avenir nous sommes capables de monter un budget pour évoluer à ce niveau, c'est à dire 3M€. Tout est possible, mais ce n'est pas l'objectif actuellement. L'appétit vient en mangeant...


De votre côté, êtes-vous satisfait du recrutement effectué par le club ? 
On a fait un recrutement parce qu'on savait qu'il y avait une marche importante entre la Fédérale 2 et la Fédérale 1. Avec l'effectif de l'année dernière, on ne pouvait pas tenir en Fédérale 1. On a fait un recrutement conséquent. Au vu du match de dimanche, oui je suis satisfait. On a encore des blessés, on en aura toute la saison, il faudra apprendre à jongler avec ça.

Du côté du staff, le club s'est aussi renforcé pour répondre aux exigences de la Fédérale 1 ?
Il s'est un tout petit peu étoffé, mais on avait déjà un staff très complet et qui fonctionnait très bien. Il y a une répartition des rôles un peu différente. Il est certain que l'on se professionnalise au niveau du staff. Il y a un suivi des joueurs qui est top.

Comment le BRC a attiré des joueurs de renom comme Domolailai et Gmir ?
Le club commence à être reconnu au sein du monde du rugby français. On a une très bonne réputation auprès des joueurs. On a la réputation d'un club qui tient sa parole.


Domolailai et Waka jouaient à Rouen, on savait que Rouen n'allait pas conserver tout ses joueurs. On les a contacté, on a expliqué le projet et comme ce sont des "voisins", il était plus facile de les recruter. Pour Sabri Gmir, il a commencé le rugby en France à Compiègne. Il évoluait alors avec Clément Drahonnet et Thomas Strady et il souhaitait terminer sa carrière avec eux. Ce sont des opportunités qui se sont présentées. Pour Fartass par exemple, il voulait venir jouer avec ses amis Nadir Megdoud et Ken Bikadua.

"Le club commence à être reconnu au sein du monde du rugby français."


La nouveauté de la rentrée, c'est la création d'une équipe de rugby à 5, vous pouvez nous en dire plus ? 

Le BRC ce n'est pas qu'une équipe première. On propose tous les rugby. On a changé le nom qui était auparavant Beauvais XV Rugby Club en Beauvais Rugby Club parce qu'il y a de nombreux rugby. Le rugby à 15 bien sûr, mais aussi à 10, 12, 7 et 5 ! Il y a du rugby pour tous, et dans le rugby pour tous il y a du rugby pour les personnes qui veulent jouer sans avoir la condition physique et sans se faire mal. C'est du rugby toucher, sans plaquage, c'est le rugby à 5. C'est vraiment pour s'amuser, c'est mixte, on mélange les âges. Le but est de marquer en se faisant des passes, on se touche et au bout de six touchés, la balle change de camp. C'est vraiment adapté à tout le monde.


On le propose le mardi, jour de l'école de rugby. Ça permet aux parents qui attendent leurs enfants de pouvoir jouer à côté.


Pour la première fois, le BRC a une équipe espoirs. Cela va marquer la politique de formation que vous mettez en place progressivement ?

C'est nouveau, c'est une équipe de moins de 23 ans. On a le droit de faire jouer quatre joueurs de plus de 23 ans, dont seulement un en première ligne. L'année prochaine, ça passera à moins de 22 ans et l'année suivante à moins de 21 ans. Il faut que l'on travaille notre formation pour avoir un maximum de joueurs de Beauvais mais aussi de l'Oise qui soient capables d'évoluer à ce niveau-là. C'est super intéressant pour la ville et le département, dans le sens où c'est une étape intermédiaire pour permettre à des jeunes de franchir le cap des seniors. Le cap est très compliqué parce que lorsque vous avez 18 ans, 19 ans et que vous jouez avec des joueurs de 30 ans... vous n'êtes pas de la même génération, pas du même gabarit et beaucoup de jeunes arrêtent. Parce que c'est trop compliqué, trop contraignant ou parce qu'ils ne s'y retrouvent pas. Là on est vraiment dans de la formation de haut-niveau pour permettre aux jeunes d'atteindre soit l'équipe première de Beauvais en Fédérale 1, mais surtout dans 90% des cas permettre aux joueurs d'aller jouer ensuite dans les clubs aux alentours et de faire monter le niveau des clubs de l'Oise.


Vous comptez mettre en place justement des synergies avec des clubs proches géographiquement ? 

On a déjà mis en place des choses avec Clermont et Méru. On a principalement commencé par Clermont, on a invité tous nos joueurs de plus de 23 ans à aller jouer là-bas. Énormément de joueurs sont arrivés là-bas et Clermont a une équipe ultra-compétitive et devrait monter. L'objectif est de former plus de joueurs de bons niveaux dans l'Oise. Permettre que d'autres clubs puissent monter et entraînent de ce fait une progression globale des clubs du département. Ce sera gagnant-gagnant, ça se répercutera sur la qualité de la formation, et ça permettra d'avoir de meilleurs jeunes.