Lenormant : "La Fédérale 1 c'est un monde quasiment professionnel"

 Rugby  Beauvais Rugby Club   | Publié le par Bellovaque

Comme toutes les associations sportives du pays, le Beauvais Rugby Club doit s'adapter à cette crise sanitaire inédite et travailler sur la saison prochaine, qui sera forcément historique pour le club de rugby de la ville de Beauvais, qui évoluera pour la première fois en Fédérale 1. Olivier Lenormant, Président du BRC, a évoqué la situation du club ainsi que sa mue obligatoire pour se mettre au niveau du troisième échelon national. 

L’arrêt prématuré des compétitions a t-il des répercussions financières importantes sur le club ?
Il est certain que cet arrêt prématuré a des répercussions financières. Pas importante, parce que les recettes liées à la billetterie ne sont pas importantes. Ça nous pose néanmoins un problème sur le renouvellement des partenariats privés, que l'on fait beaucoup en fin de saison pour la saison suivante.

Comment le BRC traverse cette crise, avez-vous recours notamment au chômage partiel pour préserver l’équilibre financier de la structure ?
Le 15 mars dernier, le président de la Fédération Française de rugby a mis en sommeil toutes les activités des clubs pour des raisons sanitaires. Dès lors, à partir de cette date là, nous avons mis l'ensemble du personnel du club en chômage partiel. Tout le monde est en confinement. On échange via la visioconférence pour préparer la saison prochaine du mieux possible.


"Notre premier objectif est de conserver 95% de notre effectif"


Vous avez justement fêté cette montée historique en Fédérale 1 par ce biais...
En effet, on a fait une "visio-fête de montée" avec les joueurs et le staff. C'est certain que ça n'a pas le même goût, mais on s'adapte à la situation sanitaire. C'était une première, on avait évidemment jamais fait ça.

Philippe Vibert nous confiait récemment sa satisfaction de voir les clubs phares de la ville briller sportivement, mais aussi son inquiétude pour la saison prochaine. Vous êtes inquiets vous aussi, ou le BRC a t-il déjà des certitudes économiquement parlant ?
On est dans une atmosphère et une crise économique que personne n'a jamais connu. On est actuellement dans une crise sanitaire, mais derrière il y aura une crise économique importante, qui n'a jamais eue lieue depuis la deuxième guerre mondiale. Cela pose forcément beaucoup de soucis pour la constitution du budget de la saison prochaine. On est obligé de travailler sur un budget prévisionnel sans avoir la moindre certitude.


Pour la première fois de son histoire, le BRC atteint la Fédérale 1, le troisième échelon national. Les connaisseurs évoquent souvent une différence importe de niveau, de structure également. Le BRC va devoir franchir un cap notamment en terme de moyens pour se maintenir ?
La Fédérale 1 c'est un monde quasiment professionnel. C'est la porte d'entrée pour les clubs souhaitant aller en Pro D2. C'est ce qui est intéressant, ça oblige les clubs et le BRC donc à encore mieux se structurer, notamment administrativement, sportivement mais aussi au niveau des jeunes, en ayant un meilleur pôle de formation. A partir de là, on doit également se structurer financièrement, le dossier est beaucoup plus compliqué au près de la DNACG (ndlr : Direction nationale d'aide et de contrôle de gestion). Il est vrai que la marche est plus importante entre la Fédérale 2 et la Fédérale 1 qu'entre la Fédérale 3 et la Fédérale 2. La saison prochaine, ceux qui ne descendront pas sont ceux qui ne feront pas n'importe quoi avec le budget. On jouera avec nos moyens. On va partir sur un budget qui sera en augmentation. On est en train de faire le tour de nos partenaires et on partira sur un budget que l'on sait faire, quitte à ne pas recruter tous les joueurs que l'on souhaite prendre. Notre premier objectif est de conserver 95% de notre effectif. Il nous faudra ensuite un effectif un peu plus étoffé, car la compétition est plus rude, mais également pour faire grimper l'équipe en niveau.

Vous allez également conserver le même staff ?
On confirme le staff dans ses fonctions. On a un staff qui a fait ses preuves, qui nous a permis véritablement de passer un cap. Il a également l'expérience de la Fédérale 1, c'est important. Notre staff connaît les différences entre les deux divisions, notamment au niveau des règlements qui sont différents. On aura désormais le droit de pousser, ce qui va changer de nombreuses choses dans les mêlées, on aura également le droit aux plaquages comme en Top 14 et en Pro D2, un peu plus haut.