Devich : "J'ai vécu la victoire de l'Argentine avec beaucoup de joie"

 Rugby  Beauvais Rugby Club   | Publié le par Alex
Crédit photo : Tribune Beauvaisienn

L'entraîneur argentin du Beauvais Rugby Club est revenu pour nous sur les émotions procurées par la victoire de son pays lors de la dernière Coupe du Monde de Football.

Esteban, comment as-tu vécu cette finale et cette victoire en Coupe du Monde ?

Je l’ai vécu difficilement parce que c’est juste ce que je ne voulais pas, une finale France-Argentine. Je savais que ça allait être un crève-cœur pour moi. Au point de dire que j’aurais préféré que ça soit ou France-Croatie ou Argentine-Maroc (rires). Il y a eu quand même beaucoup de retours négatifs sur les argentins que je trouve un peu ridicule... Mais je l’ai vécu avec beaucoup de joie, en famille avec ma femme, mes enfants. On a fait tous les grigris possibles…

J’étais invité chez des gens et j’ai dit, j’y vais après le match ! Nous les argentins, on est trop passionnés sur le foot.


C’est une religion le foot en Argentine…

Le foot là-bas, il faut le vivre pour savoir. Tu nais et tu as une équipe. Moi, je suis de River Plate parce que mon père est de River Plate (l'un des deux grands clubs de la capitale Buenos Aires avec Boca Juniors NDLR), je n’avais pas le choix. Je ne sais pas qui disait ça, tu vas à l’école primaire et la maîtresse te demande d’abord quelle équipe tu supportes avant de te demander autre chose !

Je suis très content aussi parce qu’on a un joueur comme Messi qui au-delà d’être un excellent joueur est un exemple pour nous de tout ce que doit être un père de famille. Il n’est pas dans les excès comme on a pu avoir avec Maradona par exemple.



Tu as des échos de ce qu’il s’est passé du coup en Argentine ?

Oui, grâce à ma famille. Ce qu’il s’est passé, c’est ce que vous avez vu à la télé. Voir tout le monde dehors à faire la fête pendant une semaine. C’est un grand moment de liesse. Notre pays est en difficulté économiquement avec beaucoup d’inflation. Mais là tout le monde est sorti, on s’en foutait de tout (sic), ça fait beaucoup de bien. C’était vraiment la communion, la fête et une grande joie. Le foot là-bas est tellement important que tu oublies tout.


Pour finir, est-ce qu’on peut souhaiter la même réussite à l’Equipe d’Argentine pour la Coupe du Monde de Rugby ?

Ca sera plus difficile, dans le rugby c’est plus fermé. Il faut déjà passer les Sud-Africains et les Néo-Zélandais.

On a déjà terminé troisièmes d’une Coupe du Monde mais sur la longueur, ce sera difficile… 


Ca va être encore particulier pour toi puisque cette Coupe du Monde se déroule en France !

Ca m’était déjà arrivé en 2007 quand j’étais entraîneur de Vannes avec l’Argentine qui bat deux fois la France. Sur le match d’ouverture, j’étais invité chez des partenaires. Il y avait 300 partenaires et j’étais venu avec un maillot argentin pour rigoler parce que je pensais qu’on allait perdre. Et j’ai fini tout seul avec mon maillot argentin (rires).