Les co-présidents dressent le bilan de six années à la tête de l'ASBO

 Football  Association Sportive Beauvais Oise   | Publié le par Alex
Crédit photo : Tribune Beauvaisienn

Vendredi dernier, lors d'une conférence de presse exceptionnelle organisée à la suite de l'annonce de leur démission à la fin de la saison 2023-2024, les co-présidents de l'AS Beauvais Oise Sylvain Reghem et Guillaume Godin ont évoqué les souvenirs de leur mandat et dressé un bilan de leur passage à la tête du club sang et neige.

En arrivant au club, vous aviez un objectif ambitieux : la montée en Ligue 2 dans les six ans, en 2024. Qu'est-ce qui a manqué pour l'atteindre ?

Sylvain Reghem : Déjà, il manque une saison, il y a une année COVID où il ne s'est rien passé. Pour autant, même si elle s'était déroulée, on ne serait pas en Ligue 2 aujourd'hui. Je pense qu'on est dans un sport compliqué aujourd'hui, on peut le constater à tous les niveaux. Ce n'est pas forcément ceux qui ont le plus gros budget qui montent à chaque fois.

Après, nous on était entre guillemets pour la première fois à la reprise d'un club de football. Je pense qu'on a manqué le coche d'une dynamique sur la première année où on finit deuxième derrière Saint-Quentin. Je pense que si cette année-là, on était monté, on aurait eu une dynamique différente.

La deuxième année, on monte même si la saison ne va pas à son terme. On fait une première saison en N2 où on finit 7ème avec toujours une philosophie de progresser. La quatrième saison, on finit 3ème. Ce qu'il nous a manqué, c'est systématiquement des démarrages qui n'ont pas été à la hauteur de nos ambitions.

Quand on se retrouve avec une douzaine ou une quinzaine de points de retard au bout de dix journées, il est très difficile d'espérer jouer la montée. D'autant plus que le niveau de ce championnat de N2 se resserre progressivement.

Cette année, je pense aussi qu'on est à une place qui ne devrait pas être la nôtre. Si vous avez vu les matchs, on manque pas mal de réussite, c'est ce qui nous caractérise.

Après, on a certainement fait des choix qui n'ont pas été bons car on ne va non plus dire que ce n'est pas de notre faute. Je dirai qu'il y a des concours de circonstance sur les deux années précédentes qui ont fait que ça n'a pas fonctionné.

Force est de constater qu'on n'a pas réussi à monter en National. Le bilan aujourd'hui n'est pas ce qu'on aurait souhaité qu'il soit.Que retenez-vous particulièrement de positif de votre mandat à la tête de l'AS Beauvais Oise ?

S.R : Une grande expérience. Guillaume et moi, on est amis d'enfance, on se côtoie depuis qu'on est nés, on se côtoie professionnellement et on a bâti un projet également hors-professionnel, sportif, d'amitié. On a vécu une grande histoire et on l'a fait profiter à bon nombre de beauvaisiens. 

Ca a été une expérience enrichissante, bien entendu avec les échecs également de ses six saisons, sportivement parfois sur certains matchs, des déceptions qui renforcent encore certains liens.

Moi, j'en retire personnellement beaucoup de bonnes choses. Et bien sûr, il restera un petit goût amer de ne pas être allé un peu plus haut. On n'a pas eu ce grain de réussite, je reviens sur la saison dernière où ça ne se joue pas à grand chose. A Rouen, on prend un but hors-jeu à la 95ème. Je pense que si celui-ci, on ne le prend pas, ça se lance différemment, ça ne se joue pas à grand chose. Voilà, ce sont des petits regrets qui me resteront marqués.

Moi je vais en garder un très bon souvenir, à condition, c'est très important, que ça se finisse bien. C'est à dire qu'il y ait une passation qui soit bien faite avec des repreneurs qui mettent en place un projet réel pour l'institution et pour continuer le travail qu'on a fait pour le bien du club. Ce sera la condition sine qua none pour qu'in fine j'en garde un très très bon souvenir. On pourra se dire que tout l'investissement qu'on a donné, financièrement et humainement se fera sans regrets.

A ce jour, je suis très heureux de ce qu'on a vécu avec les hauts et les bas du sport. Je le répète, c'est du football. Rien n'est figé à l'avance et c'est la beauté de ce sport.

Guillaume Godin : Le côté positif aussi, c'est qu'on a le sentiment avec Sylvain d'avoir restructuré correctement le club, redonné une image plutôt positive. Et puis avoir réorganisé en interne un club qui aujourd'hui est plutôt bien organisé. Avec des gens qui ont des postes bien précis, avec des missions bien précises. Ils ne demandent qu'à avoir une vraie continuité.

Sur le plan positif, on a bâti des relations humaines avec des gens comme Nacime (Rahoui, Community Manager du club NDLR) qu'on ne connaissait pas plus que ça. J'ai connus des gens extraordinaires dans le club, des gens avec qui on restera forcément en relation. Je pense notamment à Abdelkader Sahnoun pour qui on souhaite vraiment qu'il fasse partie intégrante du futur projet parce qu'il est incontournable dans le club. C'est quelqu'un qui est investi comme j'ai vu peu de personnes dans ma vie s'investir autant.

Il y a la montée aussi. La première année où on a failli monter, on a vibré, on y a cru. Lorsqu'on est allés à Saint-Quentin, on a pensé que peut-être on allait réussir. Ca ce sont des moments super positifs. Et puis l'année où on monte. Où on rentre de Valenciennes, on est dans la voiture sur la route. On apprend qu'on est premiers, on va jouer à Amiens derrière, on concrétise et à la fin, on monte. Alors après, il y a le COVID mais tout cela m'a procuré des moments de vie positifs.