Une année charnière pour Coline Grabinski en paratriathlon

 Athlétisme  Beauvais Triathlon   | Publié le par Alex
Crédit photo : Athlète Performance

Ancienne cavalière de niveau national, la compiégnoise Coline Grabinski s’est reconstruite à la suite d’un accident de cheval survenu il y a sept ans, avec succès dans le paratriathlon depuis 2019. La sociétaire du Beauvais Triathlon se raconte à l’orée d’une saison 2022 qui s’annonce cruciale.

Atteinte de parapésie (paraplégie incomplète qui affaiblit les muscles et les rétracte), Coline Grabinski, 32 ans, triple championne de France de paratriathlon dans la catégorie PTS2 est une paratriathlète reconnue au niveau national, évoluant sur une distance S (750 mètres de natation, 20 kilomètres de vélo, 5 kilomètres de course à pied).

Ancienne cavalière de concours complet, la compiégnoise a subi une lourde chute en 2014 qui aurait pu la laisser paralysée. "J'ai eu les vertèbres fracturées, ma moelle épinière a été comprimée se remémore Coline Grabinski. J'étais en fauteuil et à deux doigts de ne jamais remarcher."


La licenciée au Beauvais Triathlon est désormais une véritable stakhanoviste, enchaînant chaque semaine les heures d’entraînement (15 heures) et les soins en accord avec son métier à la Direction Départementale des Territoires de l’Oise. Depuis cette année, elle bénéficie de l’appui de la Mairie de Beauvais pour ses entraînements, ayant notamment l’accès au stade Jules Ladoumègue pour ses entraînements matinaux de course à pied. 

"J’ai la chance depuis le début de l’année d’être aidée par la Ville de Beauvais explique Coline Grabinski. On m’a permis d’avoir accès au stade Ladoumègue pour m’entraîner le matin très tôt. Ça me permet d’avoir une piste, piste super importante puisque ça préserve mes articulations et en terme de confort, c’est quelque chose de très important pour moi. J’ai également un accès à l’Aquaspace où on me laisse nager de façon facilitée le matin de la même manière, ça m’a permis de gagner en confort à l’entraînement de manière très importante ces dernières semaines."

Si les Jeux Paralympiques de 2024 à Paris pointent leur nez dans deux ans, Coline Grabinski reste concentrée sur ses autres objectifs à venir comme le titre de championne de France à reconquérir ou encore des participations à des épreuves de Coupe du Monde.

"Les championnats de France et les épreuves Coupe du Monde ça fait partie du calendrier, ça permet de valider le travail, les éventuels progrès déclare la native de Compiègne. Cette année est assez décisive et charnière pour moi. En gros on doit voir si j’ai le niveau pour pouvoir pousser plus loin et avoir le niveau international. On va me demander d’aller chercher des temps qui sont au niveau des meilleures filles de ma catégorie."

Avant de penser aux Jeux, Coline Grabinski pourrait participer à d'autres échéances comme les Championnats d'Europe ou les Championnats du Monde dans sa catégorie. 

"Aujourd’hui, on est loin d’avoir le niveau qu’il faut pour s’aligner sur les Jeux tempère la para-triathlète. On réfléchit à tout faire pour tenter l’aventure mais pour l’instant c’est à l’état d’un très beau rêve, il y a plein d’étapes à passer avant. Mais c’est un rêve comme tout sportif."




Et si elle est seule à récolter les médailles, Coline Grabinski n’oublie pas de remercier les personnes sans qui cette reconversion réussie serait un doux rêve. De Vincent Beaune, son ancien kinésithérapeute à Amiens qui l’a accompagné pendant 6 ans "foncièrement, c’est la seule et unique personne a avoir cru que je pourrais faire du triathlon", en passant par Ludovic Mulle son kinésithérapeute à Beauvais et Jean-Marc Gossart son entraîneur et préparateur physique depuis mars 2020 (en charge également de l’équipe du Beauvais Rugby Club). "Les médailles on les récolte sur le podium tout seul mais derrière, il y a du travail d’équipe. Et c’est important !"



Zoom sur le paratriathlon :


Le paratriathlon est une discipline intégrée au triathlon depuis sa création en 1974. Elle est devenue discipline olympique lors des Jeux de Rio en 2016.

Il existe plusieurs catégories de handicap en paratriathlon comme nous l'a précisé Coline Grabinski. On retrouve trois "grosses familles" qui se détachent : les paratriathlètes déficients visuels, les paratriathlètes en fauteuil et les paratriathlètes qui pratiquent debout. Il y a 5 niveaux qui correspondent aux niveaux de séquelles dans la pratique. "Aujourd'hui, je suis dans le niveau 3, un niveau moyen inférieur qui correspond à des athlètes assez fortement handicapés précise la paratriathlète du Beauvais Triathlon. Il se pourrait que je passe dans la catégorie 2 des très gravement impactés."